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Conseil au parent qui souffre parce que l’autre veut rompre.
Une rupture, un divorce entraine des décharges émotionnelles qu’il convient d’écouter afin d’être en mesure de les dépasser.
Il y a d’abord la phase de sidération, de déni, de questionnements, d’incompréhension, de colère
Puis vient la phase de l’acceptation. Accepter l’absence de l’autre.
Vient ensuite la phase de la reconstruction. Comment continuer à vivre sans lui sans elle dans la joie ?
Plus la première phase est longue et plus l’entrée dans les suivantes est difficile.
C’est pourquoi il est important de ne pas être bloqué dans la première phase.
Pour ce faire, il est possible d’écouter son sentiment, de rechercher le besoin insatisfait qu’il exprime et de mettre en place les stratégies pour le satisfaire.
Si ma colère exprime un besoin de clarté, de compréhension, alors je commence par écouter ce que l’autre a à me dire.
Si j’ai besoin de faire mon deuil, prenez le temps de le faire Faire son deuil ne veut en aucun cas dire oublier la personne perdue, les situations vécues, les espoirs passés. « Faire son deuil » signifie juste mieux vivre parce qu’on a intégré la situation nouvelle et que l’on peut commencer à aller de l’avant.
Si vous vous dites; « j’ai besoin de me venger », dites-vous que la vengeance n’est pas un besoin. C’est juste une force émotionnelle qui peut vous maintenir debout. Mais la vengeance n’éteint pas le feu de notre colère et ne permet pas de recevoir de la consolation. Bien au contraire, la vengeance risque de décourager les bonnes âmes (amis, proches, parents) prêtes à consoler. De plus, la personne qui veut se venger risque de se fixer sur le souvenir de sa souffrance et par trop d’attention empêcher cette souffrance de s’éteindre.
Souvent lorsque le couple se sépare, et qu’il y a des enfants, je constate avec colère que les enfants sont pris à partie par l’un ou l’autre voire par les deux parents.
Lorsque l’un des parents me dit: « je dois protéger mes enfants », je le questionne « Mais de quoi, de qui voulez-vous les protéger ? » Je lui rappelle que l’enfant pour se construire a besoin de se sentir aimer par ces deux parents et que « si vous nourrissez votre envie de vengeance vous ne trouverez pas de temps pour nourrir l’amour que vous portez à votre enfant. Si vous ne savez pas, « de qui ou contre quoi » vous pensez devoir le protéger, comment construire un cadre protecteur ! Voulant le protéger, vous ne ferez qu’accroitre son incompréhension et son désarroi, car votre enfant vous aime autant qu’il aime l’autre parent. Voulant le protéger vous ferez grandir en lui « un conflit de loyauté » alors que jusqu’à ce jour il était en paix.
Si vous décidez de vous venger, laisser donc votre enfant en dehors de ce combat.
Si, malgré ce conseil, que je me permets de vous donner au regard de mon expérience de femme, qui a dans le passé divorcé, et de médiatrice, vous voulez absolument vous venger, alors prenez le temps de construire votre pièce de théâtre intitulée « ma vengeance » sans y inclure votre enfant.
Si dans votre scénario dramatique vous avez absolument besoin de lui, soyez clair sur le rôle que vous souhaitez qu’il joue et demandez-lui s’il est d’accord. La pièce n’en sera que plus belle.
Anne Pichon Médiatrice
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