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Le conflit a deux visages

Dernière mise à jour : 29 mars


comprendre le mécanisme du conflit et l'éviter
Expert du conflit - les énergies positives et négatives du conflit

En adoptant la posture du médiateur, j'ai réalisé que j'avais les clés pour éviter de me laisser emporter par l’énergie négative du conflit. Devenue experte du conflit, c’est ce savoir-faire que j’essaie de transmettre.


Revenons 60 ans en arrière. Je suis la benjamine au sein d'une famille de trois enfants où le conflit était omniprésent. Nos parents se nourrissaient de disputes, et nous, enfants, récoltions les fruits de leur violence physique et psychique. 

À six ans, j'entrai au pensionnat, un lieu clos gardé par des religieuses qui nous instruisaient le jour et nous éduquaient la nuit. La vie au pensionnat était régie par des règles à respecter à la lettre, même si beaucoup nous semblaient absurdes et humiliantes. Les religieuses ne manquaient pas de créativité pour inventer toutes sortes de punitions pour celles qui les enfreignaient.

Le conflit était banni ; nous devions agir en bonnes camarades de classe, en bonnes filles de Dieu. Toute colère, tout mot de travers, toute bagarre était sévèrement punie.Lorsque la nuit tombait et que les lumières du dortoir s'éteignaient, on entendait parfois des crises et des insultes échangées entre les religieuses. Parfois, l'une d'elles sortait précipitamment du dortoir, et on l'entendait se disputer dans le couloir avec une autre. Le conflit, cela n'existait pas. (sic)


Je suis sortie du pensionnat à l'entrée en sixième, terrorisée par l'autorité et apeurée au moindre frémissement d'un conflit. Face à la peur que le conflit faisait surgir en moi, je tentais de fuir, et si je ne pouvais y échapper, alors j'entrais dans le conflit, comme on entre sur un ring pour en découdre avec son adversaire. 


À 18 ans, pour conjurer le sort qui m'avait été jeté de vivre dans un univers sans amour et humanité, mais qui m'avait armé pour affronter le conflit, j'ai décidé d'apprendre le droit et de me battre aux côtés des plus faibles.Puis un jour, j'ai dit stop : "Ce n'est pas devant les tribunaux, ce n'est pas avec ma robe d'avocat, que j'obtiendrai la paix et que le conflit disparaîtrait." 


La paix, je l'ai trouvée en me confrontant au conflit et en l'examinant de près.


J'ai découvert que le conflit existe dès lors que nous sommes en interaction avec l'autre, que le conflit a deux visages et que son énergie, en apparence négative, peut être positive.


Le conflit est positif : il m'autorise à être moi, à montrer mes différences, à marquer mon désaccord, à confronter mes opinions avec celles de l'autre, à débattre, à dire non. 


Le conflit est négatif lorsque je le laisse m'emporter dans le flot de mes émotions négatives dictées par la peur ou la colère. À force d'apprentissage, j'ai appris, chaque fois que j'observe le début d'un conflit, à faire un pas de côté. Déjouant l’énergie négative du conflit, je m’offre en cadeau un sentiment de joie.


Comprendre ce qu'est le conflit, comment il se nourrit et apprendre les outils pour ne pas le laisser s'enflammer, ce sont ces apprentissages que j’essaie de transmettre.


Merci de votre lecture

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